Dans un prérapport sur les différentes phases de l’épidémie de Covid-19, l’Académie de médecine pose ses jalons et ses repères de gestion à court et moyen terme ainsi que sur la gestion préalable à une future pandémie.
Un hôpital plus flexible
La quatrième phase aborde notamment l’anticipation d’une future pandémie. « La pandémie actuelle a révélé de graves lacunes dans la préparation à la pandémie de notre pays« , constate l’Académie de médecine. Pour cette dernière, des investissements « importants » sont jugés nécessaires pour les infrastructures scientifiques, médicales et de santé publique pour « prévenir, détecter et répondre à la prochaine menace de maladie infectieuse émergente« . Dans cette optique, le modèle hospitalier doit connaître un changement en profondeur. Plutôt qu’une organisation cloisonnée entre spécialités, l’académie met l’accent sur la flexibilité des structures. Cette nouvelle organisation nécessite « un fort assouplissement des contraintes règlementaires et la diminution du poids de l’administration dans la gestion des hôpitaux« .
Du côté de la recherche, l’Académie de médecine recommande l’apport à venir des sciences humaines et sociales dans le monde post-pandémie de Covid-19. « Le port du masque de façon systématique et la distanciation physique deviendront des réflexes« , prédit-elle à propos des évolutions comportementales. Elle appelle aussi à mieux coordonner la recherche biologie-santé, avec la constitution d’une structure de pilotage unique en charge de l’ensemble des programmes de recherche, y compris les programmes hospitaliers de recherche clinique.
« En réponse au Covid-19 et en préparation de la prochaine menace sanitaire non identifiée auparavant, nous devrions, au niveau national, européen et international, se fixer l’objectif ambitieux de développer rapidement des contre-mesures médicales pour les menaces nouvelles ou inconnues en quelques mois, et non en quelques années« , résume l’académie à propos de la recherche sur les zoonoses et les maladies infectieuses.
À moyen terme, l’Académie de médecine n’oublie pas de traiter les séquelles physiques du Covid-19 lors de la phase de retour à la normale. « Chez un nombre important de sujets, des séquelles persisteront dont, pour beaucoup d’entre elles, restent à évaluer la gravité et la durée« , avance-t-elle. Elle liste ainsi les atteintes aux poumons, aux reins, au cerveau et dermatologiques. Sur les séquelles psychiques, elle souligne uniquement un « suivi psychologique pour les personnels de santé et des Ehpad qui ont été en première ligne dans les zones tendues« .